Cultiver l’avenir

Le couple est une famille d’accueil régulière depuis décembre 2019. Ceux-ci ont trois places reconnues, dont deux placements jusqu’à la majorité. Présentement, le couple accueille des jeunes âgés entre 5-10 ans.

Un bon exemple

Cynthia nous fait le récit de son enfance en famille d’accueil. Elle nous parle particulièrement de la dernière famille chez qui elle a séjourné. Elle y est demeurée quelques années et c’est elle qui l’a le plus marquée. C’est grâce à cette dame d’accueil que Cynthia a eu l’envie de devenir famille d’accueil. Encore aujourd’hui, elles se téléphonent afin de prendre de leurs nouvelles.

Cynthia a deux enfants d’une union précédente et Jean-François en a trois, ils sont une belle grande famille recomposée. Ce qui a poussé le couple à faire le processus pour devenir famille d’accueil, c’est lorsque leurs enfants ont quitté la maison. Le couple trouve que leur grande maison habituellement pleine de vie est maintenant vide et ils ont déjà hâte de la remplir.

Offrir le meilleur

Pour le couple, c’est important pour eux de donner le maximum pour les enfants qu’ils accueillent. Ils considèrent que d’avoir eu l’expérience d’être parents avant de devenir famille d’accueil leur a donné les outils pour mieux aider et accompagner les jeunes qui leur sont confiés.

Ils nomment que la clé, c’est d’avoir une bonne routine et un bon encadrement. Cependant, il leur arrive de sortir de la routine à certains moments dans l’année. Par exemple, ils font du camping l’été, ils font des soupers entre amis ou des sorties à l’extérieur de la région.

Le couple a également un nouveau projet, qui est de déménager dans une plus grande maison avec un plus grand terrain et un quartier plus familial. En fait, leur but est d’offrir aux jeunes un meilleur environnement.

Ne jamais oublier que l’enfant a un passé

Cynthia et Jean-François conseillent aux futurs postulants de famille d’accueil de ne jamais oublier que les enfants ont une famille biologique et qu’ils ne sont pas là pour les remplacer. Ils sont là pour prendre soin, pour apporter du support lors d’échecs et les aider à accomplir de petites réussites à travers leur placement. Le couple nomme que ça ne sera pas toujours facile, mais que la fierté que cela apporte en vaut la peine.

À l’âge de 27 ans, Tressy offre du répit à une famille en prenant leurs enfants plusieurs fins de semaine pendant un an. Finalement, celle-ci accueille ces deux enfants à la maison à temps plein.

Tressy nous explique que sa mère est une famille d’accueil pour la clientèle adulte en santé mentale. À l’époque, elle ne se doutait pas qu’elle pouvait accueillir des jeunes en difficulté plutôt que des adultes. C’est donc à ce moment qu’elle a décidé de faire le processus en tant que famille d’accueil régulière.

Tressy est une coiffeuse de profession. Celle-ci fait 3 jours par semaine pour pouvoir donner davantage de temps aux jeunes qu’elle accueille à la maison. Cela fait maintenant 17 ans qu’elle est une famille d’accueil. Lorsque Tressy a débuté, elle était une jeune maman de 3 enfants et maintenant ceux-ci ont quitté le nid familial pour voler de leurs propres ailes. Présentement, elle accueille 2 jeunes en tutelle et 2 jeunes sont hébergés jusqu’à leur majorité.

La famille biologique à la maison? Pourquoi pas?

Les fins de semaine sont bien remplies. Que ce soit des sorties entre amis, aller au chalet, faire des soupers, des cours de musique ou le travail pour certains jeunes, Tressy nomme que « ça nous tient occupés ».

Tressy vise toujours une relation de respect avec les parents biologiques. Par exemple, il arrive avec certaines familles que les parents viennent à la maison se baigner avec leur enfant. Également, elle accueille parfois la fratrie des jeunes pour quelques jours à la maison afin qu’ils puissent passer du bon temps ensemble.

Accueillir pour les voir fleurir

Pour elle, être une famille d’accueil est le meilleur métier du monde. Elle nomme avoir vu des jeunes ayant une faible estime de soi à leur arrivée dans sa famille et qui ont cheminé par la suite. Les difficultés que les jeunes peuvent avoir sont travaillées en collaboration avec les intervenants. Grâce à sa motivation d’aider à évoluer positivement, elle a pu les voir fleurir comme une fleur. Selon Tressy, « c’est la meilleure paie que tu ne peux pas avoir ».

Le couple est ensemble depuis maintenant 16 ans. Celles-ci ont toujours eu le désir d’être une famille d’accueil, mais avant de concrétiser leur projet, elles ont décidé d’avoir un enfant biologiquement par insémination. C’est en 2014 que Joanie met au monde des jumeaux, un garçon et une fille. Deux ans plus tard, le couple décide de commencer le processus pour devenir famille d’accueil régulière.

Un projet inattendu 

En 2019, le couple accueille une petite fille de 6 mois. Plus les mois avancent et plus elles créent un lien spécial avec cet enfant. À ce moment, Joanie et Caroline croient accueillir ce bébé seulement quelques mois, mais finalement un tout autre projet de vie est décidé pour cette petite fille. C’est en 2022 que le projet d’adoption est officiellement rendu.

Même après ce projet, le couple garde 2 chambres disponibles pour accueillir d’autres enfants à la maison.

Préparer ses enfants au projet

Les jumeaux du couple sont maintenant âgés de 9 ans, en tout, ils ont rencontré 17 enfants qui ont été hébergés à la maison. Les mères nomment que c’est important de les préparer avant, pendant et après le placement de chaque jeune. Elles nomment que même avec de la préparation, parfois cela peut être difficile, car ils s’attachent à certains d’entre eux. Joanie implique les enfants lors de l’arrivée d’un nouveau jeune. Tous s’impliquent dans la réorganisation de la chambre selon l’âge et le sexe de l’enfant à accueillir. Ils prennent soin de changer la couette et changer les éléments de décoration ensemble.

Transmettre des valeurs à leurs enfants

Pour Joanie et Caroline, être une famille d’accueil est une expérience valorisante. Celles-ci expliquent avoir eu une jeune fille en placement pendant plusieurs mois et qui est retournée chez sa mère par la suite. Elles nomment avoir eu beaucoup de peine après son départ. Cependant, elles étaient fières d’avoir pu l’aider alors qu’elle en avait besoin et que la mère ait pu se reprendre en main et récupérer la garde de son enfant.

L’entraide et l’ouverture sont deux valeurs importantes au sein de leur famille. Elles nomment être fières de pouvoir inculquer celles-ci à leurs enfants de cette façon. Elles conseillent aux personnes intéressées à devenir famille d’accueil, de toujours mettre leurs limites et de garder un cadre clair pour le bon fonctionnement de leur famille.

Le désir de fonder une famille

Karianne et Yohan sont un couple depuis 10 ans et dans les 6 dernières années, ils désiraient fonder une famille biologiquement. Malheureusement, cela n’a pas été possible pour eux. Par la suite, une cliente au travail de Karianne a informé celle-ci qu’au Québec, il y a la possibilité d’adopter en collaboration avec le Centre de la protection de l’enfance et de la jeunesse. Le couple s’est donc informé et c’est à ce moment qu’ils ont décidé de commencer le processus de famille d’accueil en banque mixte.

Ils s’estiment chanceux d’avoir débuté le processus aussi rapidement. C’est environ 14 mois plus tard qu’ils reçoivent un appel de l’intervenante de la protection de la jeunesse pour leur confier un bébé qui avait à peine deux jours.

Le sentiment d’imposteur

Au début du placement, Karianne nomme avoir eu le sentiment d’imposteur. Celle-ci explique qu’elle avait l’impression de « voler » les premiers moments de l’enfant à la famille biologique. Par la suite, elle s’est rappelé que cet enfant lui est confié pour le bien de son développement.

Les parents biologiques de l’enfant ont demandé à rencontrer Karianne et Yohan, ceux-ci n’ont pas hésité à dire oui. Depuis le début du processus qu’ils mentionnent vouloir une bonne relation avec les parents biologiques de l’enfant. Les parents ont pu nommer au couple qu’ils leur faisaient confiance et cela a pu faciliter les échanges entre eux lors des contacts entre les parents et l’enfant.

Un conseil de parent d’accueil

Ils nomment que c’est une expérience qui leur a apporté beaucoup de bonheur. Ils conseillent donc aux personnes désirant postuler pour devenir une famille d’accueil en banque mixte, comme eux, de se lancer et de donner la chance à ces enfants d’avoir un milieu stable et rempli d’amour.

Agrandir la famille

Ensemble depuis 28 ans, 3 enfants biologiques et 2 petits-enfants. Mylène et Jean-François sont une famille d’accueil pour la clientèle en déficience intellectuelle et du trouble du spectre de l’autisme depuis 10 ans. Il y a plusieurs années, ils ont pu travailler dans une résidence privée et c’est à ce moment qu’ils ont eu l’envie de se lancer dans le processus de famille d’accueil.

Le couple accueille actuellement 4 usagers et ils auraient la possibilité d’en accueillir 7. Ils ont dû modifier leur maison afin de pouvoir obtenir un milieu plus lumineux et spacieux. Leur désir a toujours été de continuer leur vie active, tout en combinant leur mode de vie de famille d’accueil. Mylène et Jean-François trouvent cela important que ces personnes puissent faire de belles activités telles que le voilier, le camping, des soupers entre amis et bien d’autres. Pour eux, cela est bien important d’avoir une vie de famille amusante.

Une question de collaboration

Le couple collabore et travaille en équipe avec les intervenants du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI). Lorsqu’un défi ou un problème survient, il est important pour eux d’en discuter avec l’intervenante du CRDI, afin de trouver une solution en équipe.

Bien que la collaboration avec les intervenantes soit importante, elle est primordiale au sein du couple. En effet, ils doivent travailler en équipe et s’entraider. Chacun apporte sa couleur dans le quotidien.

L’histoire de Guillaume

25 ans, hébergé chez Mylène et Jean-François depuis bientôt 4 ans.

Guillaume, chanteur à ses heures et fan de hockey, est présentement en train de travailler son projet de vie en suivant un programme qui vise à travailler son autonomie. Cela consiste à faire quelques cours, mais aussi de faire des stages à des endroits qui l’intéressent. Il fait également du bénévolat une journée par semaine dans un organisme communautaire.

L’histoire d’Olivier

21 ans, hébergé chez Mylène et Jean-François depuis bientôt 1 an.

Olivier, passionné d’ébénisterie et encyclopédie sur deux pattes, est présentement en train de terminer son 5e secondaire. Il nous nomme avoir de bons résultats académiques grâce à son bon niveau de compréhension. Son but est de vivre en appartement dans quelques années.

Il nomme accepter son diagnostic de trouble du spectre de l’autisme. Olivier essaie de penser le plus positivement possible et de pouvoir donner un bon exemple aux autres jeunes de la ressource.

Guillaume et Olivier s’entendent pour dire que Mylène et Jean-François sont des personnes qui mettent beaucoup d’accent sur la valeur de la famille.

Le positif d’être une famille d’accueil

Le but de Mylène et Jean-François est de travailler l’autonomie de leurs usagers et c’est ce qu’ils trouvent le plus valorisant. Pour le couple, être une famille d’accueil, c’est un accomplissement personnel.